Syndicalisme

Congrès CGT-métallurgie : le syndicat de branche, un enjeu révolutionnaire




Le congrès de la fédération CGT-Métallurgie, a révélé la progression du débat en faveur des « syndicats d’industrie ». C’est positif… mais qu’est-ce que ça signifie ?

En février s’est tenu, à Montpellier, le 42e congrès de la Fédération des travailleurs de la métallurgie (FTM-CGT). Parmi les sujets à l’ordre du jour, le plus intéressant était celui du développement de « syndicats locaux métaux ». Derrière cette formule, l’objectif est de fusionner tous les syndicats CGT des métaux ­d’une même localité, et de rattacher à ce syndicat unique les adhérentes isolées. Faire cela, c’est faire du « syndicalisme d’industrie » ou « de branche », déjà évoqué dans AL  [1]. Au lieu d’avoir des syndicats dans chaque entreprise du coin, on aurait ainsi « le syndicat de l’éducation de Poitiers », « le syndicat de la construction de Belfort », « le syndicat des métaux d’Orléans », etc.

Cette organisation se différencie tant de la syndicalisation par métier que de la syndicalisation par entreprise, qui ne sont en mesure ni de contrer l’évolution du capitalisme, ni de réorganiser la production de chaque industrie, ce qui est l’objectif du syndicalisme révolutionnaire.

Le syndicalisme de branche peut regrouper par-delà les statuts (salariées, intérimaires, auto-entrepreneurs…) et par-delà la taille des entreprises. Il permettrait une implantation dans les TPE. À l’heure où l’on change régulièrement d’entreprise, il permettrait aussi de rester dans le même syndicat.

Mutualiser les moyens

Le syndicalisme de branche a été dominant jusque dans les années 1930. Puis, après 1945 et, surtout, après 1968, il a été supplanté par le modèle du syndicat d’entreprise, voué au dialogue social avec le patronat. Il est donc question de revenir à une forme antérieure.

Pour que les « syndicats locaux métaux » prônés au congrès puissent marcher, il faudrait que les syndicats des grandes entreprises adhèrent à la démarche, acceptent leur mutation en syndicat local, fusionnent avec des syndicats de sous-traitants, de PME voisines, accueillent toutes et tous les syndiquées de la métallurgie du coin, mutualisent leurs moyens, élargissent l’ordre du jour de leurs réunions… Ce serait toute une révolution culturelle. Mais la démarche est positive.

C’est une première étape, et elle peut s’appuyer sur l’expérience des syndicats locaux qui existent déjà ici ou là. Il est essentiel que les militantes et militants se saisissent de l’enjeu pour faire reculer les déserts syndicaux.

Émile (UCL Grenoble)


AFFAIRE POISSEUSE à PSA

Le congrès a été perturbé par l’affaire de la scission du syndicat de PSA-Poissy. Il y a à présent deux CGT sur l’usine : l’une, historique, tenue par Lutte ouvrière (Jean-Pierre Mercier) ; l’autre, soutenue par les directions départementale et fédérale de la CGT. À la tribune, chaque partie s’est envoyée à la tête des accusations de malversations et de manœuvres bureaucratiques. Notre opinion  : quoiqu’on puisse reprocher aux militantes de LO, la dénonciation du syndicat historique auprès du DRH est une manière inadmissible de régler un différend interne, et elle livre ses militantes à la répression patronale !

 
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