Sans-papiers, antiracisme

Marche historique des sans-papiers : après le 17 octobre, vers un acte IV




L’acte III du mouvement des sans-papiers s’est achevé le 17 octobre après un mois de marches à travers toute la France. L’acte I, à Paris le 30 mai, puis l’acte II, le 20 juin dans tout le pays, avaient mobilisé des milliers de personnes.

Cette journée de mobilisation a été historique. Et pourtant, elle a été en dessous des espoirs. Des cortèges très fournis et dynamiques sur trois entrées dans Paris ont convergé place de la République. Mais là, la foule – 10 000 à 15 000 personnes – était inférieure aux attentes.

Départ de Marseille, le 19 septembre
cc Benjamin UCL Marseille
Etape à Montreuil, le 15 octobre
cc Guillaume UCL Montreuil

On a pu défiler, malgré la préfecture qui avait interdit l’ouest parisien « à toute personne se revendiquant de la Marche des sans-papiers » (sic), mais ni sur les Champs-Élysées, ni jusqu’au palais présidentiel, objectif an­noncé. L’indifférence médiatique par rapport à l’ampleur du mouvement sur le terrain est également frappante – à l’exception de la presse régionale sur les étapes, et des médias marqués à gauche et à l’extrême gauche. Le refus du chef de l’État de recevoir une délégation a été vécu comme une humiliation.

La question est de savoir si cette déception démobilisera ou si la colère portera la réussite d’un acte IV. Car un acte IV est déjà envisagé.

Arrivée des marches à Paris, le 17 octobre 2020
cc Martin Noda/ Hans Lucas/ Photothèque rouge
cc Jean-Philippe Cazier

Les différentes marches à travers toute la France ont ­permis de tisser des liens entre les différents comités de sans-papiers et les organisations en soutien. Le long des itinéraires, de nouveaux collectifs sont nés. L’assemblée générale de débrief, le 18 octobre, a, pour la première fois depuis une dizaine d’années, rassemblé des sans-papiers de toute la France pour organiser la suite du mouvement.

Marche des solidarités, 17 octobre, Paris
cc Jean-Philippe Cazier
cc Jean-Philippe Cazier

Pour l’instant, ce qui se discute pour ce prochain acte – dont la date est pour le moment fixée au 18 décembre, journée internationale des migrants – est de privilégier des actions plus offensives comme des occupations de lieux symboliques et des grèves (les grèves de la faim ont cependant été écartées), pour contraindre le pouvoir à apporter une réponse.

Pour l’Union communiste libertaire, la réponse à ce drame est claire : régularisation de toutes et tous ; liberté de circulation et d’installation ; justice et vérité sur les crimes policiers  !

UCL à l’arrivée de la marche des solidarités, 17 octobre, Paris
cc Mohamed UCL Paris nors-est
cc Mohamed UCL Paris nord-est

Mathieu (UCL Paris nord-est)

 
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