Pleins feux

Covid-19 : du pseudo-sanitaire dicté par l’économie




La gestion de la crise sanitaire a donné lieu à des mesures changeantes, partielles, contradictoires, parfois fantaisistes et pas toujours appuyées sur des preuves scientifiques. S’il est une constante, à l’heure de la deuxième vague de Covid-19, c’est que la gestion est d’abord économique et non sanitaire.

La deuxième vague de la pandémie de SARS-CoV-2 est là. Elle a déjà coûté la vie à nombre de travailleuses et travailleurs. Pendant ce temps le gouvernement, après avoir promulgué des arrêtés préfectoraux pour fermer les bars et restaurants, a décrété un couvre-feu dans les grandes villes les plus touchées. Ces mesures se concentrent sur le temps libre alors que les clusters sont principalement dans les entreprises, les lieux d’études et, évidemment les lieux de traitement. Où sont les mesures pour celles et ceux qui travaillent, étudient, soignent ou se font soigner  ? Santé et économie, qui mène le radeau  ?

Depuis septembre, nous assistons au numéro d’équilibriste guignolesque des ministres de la Santé et de l’Économie à chaque annonce de restriction de liberté pour, prétendument, endiguer l’épidémie. La réalité est que le ministère de l’Économie a placé sous tutelle celui de la Santé, conditionnant les interdictions à une préservation de l’économie à tout prix.

Preuve de l’inefficacité de ces mesures, les usines ferment les unes après les autres, les plans sociaux se succèdent, notamment dans l’aéronautique. Elles n’empêchent pas la circulation du virus puisque les zones où les loisirs sont restreints continuent d’avoir des transports en commun bondés où les gestes barrières sont difficiles voir impossibles à faire respecter. Outre le fait qu’il semble y avoir un consensus chez les infectiologues et épidémiologistes pour dire que ces mesures sont inefficaces et ne remplaceront pas des campagnes de tests massives, elles ne répondent absolument pas à l’urgence absolue de rétablir le système de santé, qui tire déjà la sonnette d’alarme !

Faire payer ceux qui se gavent et nous organiser

Du côté des bourgeois et des dirigeants d’entreprises et d’État, rien à craindre  ! Toutes les déductions d’impôts et de cotisations sociales leur ont permis de préserver leur sacro-saint profit. La crise a été payée par les plus précaires, faute de travail ou de soin. Même jusque dans les mesures économiques qui profitent aux patrons, elles sont directement ponctionnées sur le budget de l’État et donc de nos impôts. Quelle a été la contribution du grand capital dans cette épreuve planétaire  ? Il n’y a rien à attendre d’un État qui ne sait qu’opprimer, surveiller et punir. Les seules mesures qui valent sont celles qui soulagent le système de santé, laissent la possibilité à l’ensemble des personnes qui bossent, étudient et galèrent de subvenir à leur besoin et à se protéger collectivement de cette maladie.

C’est pourquoi il est urgent de mettre en place une réduction drastique du temps de travail pour éviter les encombrements dans les transports, d’ouvrir plus de débouchés pour des millions de sans-emplois, de démultiplier les classes et embaucher massivement dans les secteurs scolaires et universitaire, et de lancer un investissement massif dans l’hôpital et un changement de gouvernance pour que les personnes qui y travaillent décident de son fonctionnement. Voilà des mesures qui seraient capables de nous défendre contre cette pandémie et construire, collectivement, une société plus juste et égalitaire.

Aiphix (UCL Toulouse et alentours)

 
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