Dossier 1917 : Novembre 1917-avril 1918 : Du pluralisme à la révolution confisquée




Malgré les entraves, les anarchistes portent le fer. Les clivages sont nets sur trois questions clefs, plus complexes sur une quatrième : pouvoir populaire contre pouvoir d’État ; socialisation contre nationalisation ; milices populaires contre armée hiérarchisée ; sur les réquisitions et expropriations.

Le déchaînement de la révolution sociale dans les villes à partir de septembre 1917, puis la destitution du ­gouvernement provisoire en octobre inaugurent une nouvelle phase de la révolution. L’espoir des anarchistes est que le gouvernement bolchevik, intitulé « Soviet des commissaires du peuple » (Sovnarkom), soit in­capable de canaliser le torrent populaire, et se rende insupportable aux soviets.

Dès le 13 novembre, un meeting au Cirque moderne, à Petrograd, range les anarchistes dans l’opposition de gauche [1]. Celle-ci va être menée de deux façons : d’une part, en intervenant au sein des soviets, des syndicats et des comités d’usine, pour les dissocier du Sovnarkom ; d’autre part, en consolidant un mouvement anarchiste autonome, doté de sa propre force armée.

Alexandre Gué (1879-1919)
A son retour d’exil en Suisse, il réalise quelque temps le quotidien Bourevestnik, à Petrograd. Il siège ensuite au Comité exécutif panrusse des soviets (VTsIK), où il dénonce la centralisation communiste. Il finit tout de même par occuper un poste dans la Tchéka, et meurt au front, contre les blancs, dans le Caucase.

Cette stratégie est réaliste. Les anarchistes sont, comme les SR de gauche, dans le camp des « vainqueurs d’Oc­tobre » et, dans les mois qui suivent, ils se renforcent considérablement. L’année 1918 verra leur apogée, avec des organisations actives dans 150 villes, publiant 55 journaux [2]. Golos Trouda, devenu un quotidien, atteint un tirage de 25.000 exemplaires ; Bourevestnik (qui succède à Kommuna) tire à 15.000 et Anarkhia, à Moscou, à 20.000. À cela, il faut ajouter une quinzaine de maisons d’édition et, pour la seule Petrograd, 17 clubs ouvriers. Piotr Archinov évaluera que l’anarchisme peut alors s’appuyer sur 40.000 militants [3] dans les 20 plus grandes villes [4].

C’est assez pour peser dans le débat public, mais insuffisant pour menacer le Parti bolchevik et ses 400.000 adhérents en totale osmose avec les institutions soviétiques.

Même si, jusqu’en 1922, il y aura toujours au moins un anar­chiste au Comité exécutif panrusse des soviets (VTsIK) – Justin Jouk, puis Alexandre Gué, puis Apollon Karéline et German Askarov –, l’anarchisme ne parviendra jamais à être plus qu’une voix discordante dans les congrès soviétiques. Et encore le Sovnarkom étouffe-t-il cette voix autant que possible : chaque nuit, au moment de mettre sous presse, l’imprimerie de Golos Trouda subit une coupure de courant ; à la Poste, jusqu’à 50% des paquets en partance sont « égarés » ; les vendeurs à la criée sont harcelés et intimidés… [5]

Malgré ces entraves, les anarchistes portent le fer. Les clivages sont nets sur trois questions clefs, plus complexes sur une quatrième :

  1. Pouvoir populaire contre pouvoir d’État
  2. Socialisation contre nationalisation
  3. Milices populaires contre armée hiérarchisée
  4. Sur les réquisitions et expropriations

POUVOIR POPULAIRE CONTRE POUVOIR D’ÉTAT

Les anarchistes considèrent que le pouvoir doit s’incarner dans le congrès des soviets, où ne siègent que des députés de soldats, d’ouvriers et de paysans. C’est pourquoi ils sont hostiles au Sovnarkom, le gouvernement bolchevik, mais aussi à la tenue d’une Assemblée constituante : son élection sur une base nationale et interclassiste, serait une régression.

Cependant, le Parti bolchevik a tellement réclamé cette Assemblée constituante entre février et octobre qu’il ne peut faire autrement que d’en organiser l’élection – Bourevestnik condamne alors une décision « contradictoire, extrêmement nuisible et dangereuse ».

Sans surprise, le scrutin donne une large majorité aux SR et aux mencheviks. La Constituante ne siégera cependant qu’une unique journée. Avec le feu vert des responsables bolcheviks [6], l’anarchiste Jelezniakov, qui commande la garde du palais de Tauride, fait évacuer les parlementaires « par la force des baïonnettes ». Le pays se montrant indifférent à ce coup de force, la Constituante ne sera plus autorisée à se réunir.

Passé cet épisode, les anar­chistes ne cessent de contester ­l’existence d’un gouvernement bolchevik dangereusement dictatorial. Dans leurs meetings, Yartchouk et Maximov achèvent invariablement leurs discours par le slogan : « À bas le Sovnarkom ! Vive la fédération des soviets li­bres ! »

Au IIIe congrès panrusse des soviets, fin janvier 1918, le bolchevik Joseph Staline, qui prône la centralisation, s’oppose à l’anarchiste Alexandre Gué qui estime qu’il faut « au contraire décentraliser, construire depuis la base » [7].

Cependant, les appels des anarchistes en faveur d’une « troisième révolution » et du « pouvoir des soviets libres » resteront vains : la majorité bolchevik dans les soviets s’affermira au fil des congrès, à mesure que les partis concurrents seront in­terdits de s’y présenter, et que l’adhésion au parti hégémonique deviendra un passage obligé pour l’action politique, puis pour la promotion sociale.

« La garde est fatiguée. » C’est par ces mots que l’anarchiste Anatoli Jelezniakov somme les députés à l’Assemblée constituante de quitter la salle.

L'anarchiste Jelezniakov disperse l'Assemblée constituante from Alternative libertaire on Vimeo.


SOCIALISATION CONTRE NATIONALISATION

Pénurie, coupures de courant, productivité en chute libre, chômage endémique  : l’économie est dans un état désastreux. Pour redresser la situation, Golos Trouda prône la socialisation et l’autogestion ; le Sovnarkom lance au contraire une étatisation progressive. Un débat dans la presse s’ouvre sur le sujet.

C’est au Ier congrès panrusse des syndicats, du 7 au 14 janvier 1918, que la controverse est menée avec le plus d’acuité. Le débat se cristallise sur le rôle des comités d’usines et le contrôle ouvrier de la production. Sur 428 délégués, il y a 6 anarcho-syndicalistes – dont Jouk, Bleikhman, Maximov, Laptev et Chatov. Pour eux, le contrôle ouvrier doit être une école de l’autogestion, et la coordination de la production doit échoir aux fédérations industrielles de comités d’usines.

Grigori Maximov (1893-1950)
Ce jeune diplômé d’agronomie a pris part à la révolution de Février. Benjamin de l’Union de propagande anarcho-syndicaliste, bientôt pivot de Golos Trouda, il est élu au Comité central des comités d’usines de Petrograd en mai 1917.

Les bolcheviks estiment au contraire que le contrôle ouvrier doit se limiter à la vérification que les directives de l’État sont bien appliquées. Comme l’explique un délégué bolchevik, « le contrôle d’État est identique au contrôle ouvrier, puisque le pouvoir est entre les mains de la classe ouvrière » [8].

La motion anarcho-syndicaliste est battue [9] et la majorité vote un texte pré­conisant la fusion des comités ­d’usines au sein des syndicats. Officiellement, parce que les syndicats, exempts de localisme, sont plus efficaces. Officieusement, parce que l’appareil syndical, bâti par en haut sur le modèle social-démocrate allemand, est contrôlé par le parti.

Quinze jour plus tard, à leur VIe et ultime conférence, les comités d’usines de Petrograd, ne voyant pas d’autre issue, approuvent la fusion, mais avec la ferme intention d’importer dans les syndicats leurs pratiques basistes, comme l’élection des délégués et non leur désignation par la bureaucratie. De fait, ils y parviendront pendant deux ou trois ans [10].

Dans les syndicats où ils sont actifs, les anarcho-syndicalistes défendront le modèle fédéraliste et la perspective autogestionnaire. Outre leur bastion des mineurs du Donbass, ils pèseront chez les débardeurs et cimentiers de Novorossiisk et d’Ekaterinodar, chez les cheminots, ouvriers du parfum et boulangers-meuniers de Moscou, chez les postiers de Petrograd. La résistance à la centralisation sera vive chez les traminots, les porteurs, les barbiers, les égoutiers et les cheminots. Au congrès fédéral des postiers, en avril-mai 1918, la motion anarcho-syndicaliste ne sera battue que de peu [11].

Puis, à la faveur de la guerre civile, ces poches de résistance seront évincées, et le processus de transformation des syndicats en simples rouages de l’État deviendra irréversible.


MILICES POPULAIRES CONTRE ARMÉE HIÉRARCHISÉE

Le 15 décembre 1917, l’armistice est signé entre la Russie rouge et les armées ottomane, autrichienne et allemande. Le front est gelé pour la durée des pourparlers de paix. Mais quelle paix ? Avec la révolution d’Octobre, la guerre n’a-t-elle pas changé de nature ?

Pour les anarchistes, les SR de gauche et la gauche du Parti bolchevik, emmenée par Boukharine, l’enjeu est à présent de résister à l’impérialisme allemand par une guérilla populaire. Il faut appeler à la levée en masse, comme en France en 1792 ; il faut compter sur le « général Hiver » et sur l’immensité du territoire qui ont déjà vaincu Napoléon, en 1812 ; il faut répandre de la propagande parmi les soldats turcs, allemands et autrichiens pour propager la révolution.

Nikolai Jelezniakov (1896-1919)
Moins connu que son frère – et plus hostile aux bolcheviks –, ce matelot anarchiste fuira Petrograd en 1918 pour échapper à la Tchéka. Réfugié en Ukraine, il se battra sous le drapeau noir, et mourra au combat contre les blancs.

Mais la majorité du comité central du Parti bolchevik ne croit pas à cette stratégie. Le gouvernement fait donc traîner en longueur les négociations, espérant que la révolution va éclater à Vienne ou Berlin, ou que leurs soldats refuseront de marcher contre une Russie désormais pacifiste. Ce scénario échoue et, fin février, les Austro-Allemands s’apprêtent à relancer l’offensive.

Comme d’autres, Golos Trouda appelle alors à « l’organisation immédiate et active d’une résistance de corps de partisans » [12] mais il est trop tard. Alors que l’armée russe se débande, les troupes austro-allemandes con­quièrent, en trois semaines, d’immenses territoires. Elles ne sont plus qu’à 150 kilomètres de Petrograd quand le Sovnarkom, paniqué, signe la capitulation, le 3 mars 1918, à Brest-Litovsk. « Paix honteuse », dénoncent les anarchistes [13], qui appellent à la résistance à l’occupation [14].

Le IVe congrès panrusse des soviets, du 14 au 18 mars 1918, est invité à approuver Brest-Litovsk. Le délégué anarchiste Alexandre Gué proteste : « En acceptant les conditions de paix allemandes, nous avons remis nos positions révolutionnaires entre les mains des Allemands ; nous périrons par elles. »

À Moscou, des miliciens de la Garde noire, liée à la FAC envisagent de créer une guérilla en territoire occupé [15]. Finalement, c’est en Ukraine que cette stratégie sera mise en application, avec les détachements de partisans dirigés par des nationalistes de gauche, des SR ou des anarchistes comme Maria Nikiforova et Makhno.

Cette conception libertaire ­d’une défense fondée sur des milices populaires, on la re­trouve dans les principes de l’Armée rouge naissante, fin janvier 1918 : des recrues volontaires et recommandées par une organisation ouvrière, des officiers élus par la base [16]. Dès le mois de mars 1918 cependant, sous l’égide de Trot­ski, changement de braquet : on rétablit la conscription, la hiérarchie, et on nomme des officiers issus de l’ancienne armée impériale, sous le con­trôle du parti.

Il y aura des résistances à ce changement, notamment dans les unités issues des gardes rouges où les anarchistes sont in­fluents [17], mais aussi au sein du parti bolchevik, par les militants hostiles au retour des éléments de l’ancien régime. L’anarchiste Bleikhman, qui est élu dans une commission de contrôle de l’Armée rouge en mars 1918, contestera cette politique.

Malgré cette déconvenue, les anarchistes s’engagent en masse pour défendre la révolution con­tre les armées blanches financées par Paris et Londres. Jelezniakov et Jouk, pour les plus connus, y ­perdront la vie en dirigeant des unités combattantes.


SUR LES RÉQUISITIONS ET EXPROPRIATIONS

Le quatrième clivage entre le pouvoir bolchevik et le mouvement anarchiste concerne le rythme et la méthode des expropriations. Mais, cette fois, c’est le gouvernement qui met en difficulté le mouvement anarchiste, sur une question embarrassante pour lui.

En novembre-décembre 1917, anarchistes et bolcheviks se sont retrouvés autour du mot d’ordre « Pillez les pillards » qui, dans un vaste élan de revanche sociale, a conduit à dépouiller les bourjouï de leurs riches demeures, automobiles et autres biens… pour le meilleur et pour le pire.

D’un côté, des milliers de familles nécessiteuses ont, du jour au lendemain, trouvé logement et acquis des biens de consommation jusque-là inimaginables. Ces gains matériels, concrets, n’ont pu que motiver la population à défendre la révolution pour empêcher tout retour en arrière.

D’un autre côté, la corruption a gagné certains révolutionnaires, qui se comportent comme des caïds et s’adonnent au racket. Ces mœurs, qui vont faire des ravages au sein de la Tchéka, touchent potentiellement tous les groupes armés, et n’épargnent pas les anarchistes. Un exemple parmi d’autres : à Odessa, un groupe libertaire se comporte ainsi comme un gang. Claquemuré dans la somptueuse villa qu’il a réquisitionné, il multiplie les rapines sans développer aucun projet social [18].

Cette affiche de Kuprianov (1920) célébrant les bienfaits de la révolution fut interdite en raison de son ambiguïté. Sur le rocher sont inscrits « la terre aux paysans » et « l’usine aux ouvriers », slogans de 1917. Mais sont-ils le socle de la révolution... ou les foule-t-elle aux pieds ? Et pourquoi la faucille symbolisant la paysannerie gît-elle à terre ?

Le gouvernement bolchevik et le mouvement anarchiste ne vont pas gérer ce problème de la même façon.

Le premier, soucieux de restaurer l’ordre public et d’intégrer la bourgeoisie dans les cadres du nouveau régime, interdit toute expropriation de biens privés.

Le mouvement anarchiste est plus embarrassé : l’action directe est sa base doctrinale ; les déshérités font partie de sa base sociale. Que faire ?

Une possibilité est de revendiquer fièrement l’alliance entre anarchistes et « criminels » au nom de la « destruction de la société actuelle » comme le fait Bourevestnik [19].

Une autre possibilité est de s’en dissocier nettement. C’est ce que font les anarcho-syndicalistes et certains militants historiques qui tirent la sonnette d’alarme sur des pratiques qui « avilissent les meilleurs et attirent des gens sans scrupules et déséquilibrés » [20].

Une troisième possibilité est de « réguler » les expropriations. Le meilleur exemple en est donné à Cronstadt où le soviet, sous l’impulsion des anarchistes, SR de gauche et maximalistes – et malgré l’opposition des bolcheviks et mencheviks –, abolit la propriété privée des habitations, en organise le recensement puis la répartition, sous l’égide de « comités de maison » auto-organisés. Évidemment, cela fait quelques mécontents. Ainsi, le directeur de l’école d’ingénieurs, qui occupait un 20-pièces à lui seul, crie à l’acte de banditisme lorsqu’on lui impose de partager sa demeure avec une famille pauvre [21].

Autre exemple : la FAC d’Odessa, lorsqu’elle se constitue en février 1918, stipule qu’aucune expropriation ne peut être réa­lisée sans son autorisation [22].

Idem à Moscou, où la FAC centralise les biens expropriés et le revend pour financer des soupes populaires, ou bien les redistribue directement. Les œuvres d’art, elles, sont confiées à des musées [23]. Des hôtels particuliers sont également réquisitionnés par la branche armée de la FAC, la Garde noire, pour y installer des familles mal logées, mais hors de tout contrôle du soviet de la ville, ce qui crée des tensions [24]. Malgré tout, des groupes de bandits continuent de ­faire des razzias en se prévalant de l’anarchisme, et la FAC doit s’en dissocier publiquement [25].

Guillaume Davranche (AL Montreuil)


Au sommaire du dossier :


[1Bourevestnik, 21 novembre 1917, cité dans P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, p. 283.

[2S. N. Kanev, La Révolution d’octobre et la débâcle de l’anarchisme (1974), cité dans P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, note 6 page 284.

[3Alexandre Skirda, Les Anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917, Éditions de Paris, 2000, page 67.

[4Le chiffre de 18.000 anarchistes à Petrograd en octobre 1917, parfois entendu, est fantaisiste. Il est dû à une extrapolation de Bleikhman, et correspond en fait aux 18.000 électeurs qui, à Petrograd, ont voté pour les candidats anarchistes en vue de la 1re conférence panrusse des comités d’usine (P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, note 24 page 291).

[5Voline, La Révolution inconnue t. 2, Entremonde, 2010, page 104.

[6P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, note 75 page 311.

[7Cité dans P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, page 307.

[8P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, page 296.

[9Maurice Brinton, « Les bolcheviks et le contrôle ouvrier », Autogestion et Socialisme n°24-25, septembre-décembre 1973.

[10Stephen A. Smith, Pétrograd rouge. La Révolution dans les usines (1917-1918), Les Nuits rouges, 2017, pages 304-306.

[11Maurice Brinton, « Les bolcheviks et le contrôle ouvrier », Autogestion et Socialisme n°24-25, septembre-décembre 1973.

[12Golos Trouda, 24 février 1918.

[13Bourevestnik, 9 mars 1918.

[14Anarkhia, 16 mars 1918.

[15P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, page 314.

[16John M. Kelsey, « Lev Trotsky and the Red Army in the Russian Civil War, 1917-1921 », Claremont Colleges, 2011, p. 20.

[17Rex A. Wade, Red Guards and Workers’ Militias in the Russian Revolution, Stanford University, 1984, page 329.

[18Samuel Schwartzbard, Mémoires d’un anarchiste juif, Syllepse, 2010, page 185.

[19Bourevestnik, 19 avril 1918.

[20Appel cosigné par Rochtchine, Gogeliia et Ikonnikova dans Golos Anarkhista (Ekaterinoslav), mars 1918.

[21Efim Yartchouk, « L’autogestion à Cronstadt en 1917 », Autogestion et Socialisme n°18-19, février-mars 1973.

[22P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, note 97, page 318.

[23Maximov, The Guillotine at Work, ABF, 1940, page 408.

[24P. Gooderham, « The anarchist movement in Russia, 1905-1917 », Bristol University, 1981, page 324.

[25Anarkhia, 16 mars 1918.

 
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