Inflation : Et jusqu’à quand le peuple payera ?




Aux quatre coins du monde, des tendances inflationnistes se profilent. Mais pas d’inquiétude : ce sont encore les classes populaires qui risquent le plus gros.

Ces derniers mois, l’inflation mondiale a concentré toutes les attentions. Avec des disparités importantes selon les pays, certes. En Inde, en Chine, en Russie, les taux ont été par exemple largement plus élevés que dans l’Union européenne, où la hausse s’est limitée à 2,4 %. Cela suffit néanmoins pour que la Banque centrale européenne (BCE) s’en émeuve, alors que les prévisions pour les mois à venir sont plutôt pessimistes.

Dans l’ensemble, les tendances inflationnistes ont les mêmes causes : une forte augmentation du prix des matières premières et des produits pétroliers. Aux nombreuses catastrophes de l’année précédente (incendies en Russie, sécheresse en Australie) s’est ajoutée la flambée des prix du pétrole. De sorte que l’offre n’est guère plus adaptée à une demande en augmentation constante. Ce d’autant que la spéculation persiste et vient envenimer la situation...

En janvier dernier, les analyses de l’Insee montraient que l’inflation globale en France était relativement importante (+1,8 %), cependant que l’inflation sous-jacente se réduisait. Pourquoi ? Entre autres raisons, parce que le patronat, afin de consolider sa situation, a décidé de « jouer sur les salaires », c’est-à-dire de pressurer les travailleurs et les travailleuses, pour dégager de plus amples bénéfices. Une technique classique, lorsque les temps sont durs...

S’il n’est pas encore question d’inflation galopante, le Fonds monéraire international (FMI) se montre vigilant, et ce n’est pas anodin. Quelles sont les pistes retenues pour réduire le danger ?
Agir sur les cours des matières premières apparaît comme une première option. Sarkozy a proposé, en février, une meilleure régulation du marché. Le président français a appelé à une plus grande transparence, concernant le contrôle des stocks mondiaux ou de certaines transactions.

Les mauvaises recettes de la désinflation

Mais en quoi cela permettrait-il d’éviter la spéculation, parfaitement licite, dans le cadre du capitalisme ? Ces suggestions sont d’autant plus illusoires qu’elles sont mal acceptées par certains États. Le Brésil n’a par exemple aucune raison de soutenir ce type de mesures. Même si le pays connaît un taux d’inflation de 5 %, la bourgeoisie brésilienne peut espérer engranger des bénéfices grâce à la fluctuation des cours.

Dans le cas où les tendances inflationnistes devaient se confirmer, gageons que de nouvelles mesures de désinflation verraient le jour, à terme, et qu’elles seraient toujours aussi néfastes pour le prolétariat. Le maintien de la politique de rigueur (à cause de la crise, bien sûr) pourrait fort bien s’accompagner à nouveau d’un gel des salaires, afin d’enrayer la célèbre spirale, qui conduit de la hausse des prix à la hausse des salaires, et inversement. Les classes sociales les plus touchées par la crise seraient de nouveau mises à contribution. Car c’est en les exploitant davantage que la bourgeoisie entend se tirer d’affaire.

Boris (AL Paris Sud)

 
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