LOPPSI 2 : Les honnêtes gens n’ont rien à craindre




La loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2) est une loi de plus dans l’attirail sécuritaire de l’État. Elle attaque sur tous les fronts de la sécurité, mais va plus loin qu’aucune autre, en instaurant une milice de volontaire.

Promulguée en 2002 avec la réorganisation des polices, la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) a connu un vrai succès avec presque 30 % de gardes à vue en plus, et la généralisation des fichiers STIC, JUDEX, ADN et maintenant leur interconnexion adoptée fin décembre.
flicage partout,

Justice Nulle part.

Une société de contrôle permanent se met en place avec le fichage systématique des personnes, le couvre feu pour les moins de 13 ans, le mouchard informatique installé par la police à votre insu. Le monde révé par les apôtres sécuritaires, avec des uniformes partout, où la sécurité n’est plus du ressort de la police nationale mais des milices privées des sociétés de surveillance, qui sont confortées dans leur place, maintenant égale avec la sécurité publique.

La LOPPSI 2 entérine de fait des pratiques déjà existantes avec les agences de sécurité dans les immeubles parisiens, ou l’apparition des milices d’auto défense surtout depuis 2009 à Cavaillon par exemple. Cette loi, véritable fourre-tout avec des sujets totalement différents, s’inscrit dans un cadre cohérent avec neuf textes en 8 ans définissant un dispositif législatif de plus en plus intrusif. « L’étranger » devient « délinquant », la loi Besson est adopté en même temps que LOPPSI 2... Pour compenser la baisse des effectifs, le gouvernement prévoit d’étendre la réserve de la police crée en 2003 avec des décrets paru en 2007 à tous les volontaires donc le casier est vierge. Pour rappel, en 1936, une loi avait été voté pour la dissolution des associations, groupes de combats et milices privées. Le gouvernement met en place ici le système expérimenté par Silvio Berlusconi en Italie et que l’on appelle « les chemises jaunes » du nom de la couleur de la chemise de ces miliciens. Sans oublier les « Cadets de la République » créés par Hortefeux qui ressemblent fort à des groupements d’un autre temps.

La porte ouverte Aux Dérives Autoritaires et aux Fascistes.

La légitimation des pratiques de surveillance en entreprise – avec l’autorisation d’installation de caméra aux abords de leur propriétés – se banalisent, de même que la multitude de « société de protection » qui se développe à un rythme jamais atteint. Certains universitaires se sont faits le relais de la propagande de ces entreprises qui avaient développés, via leurs experts en communication, des stratégies de « neutralisation » des critiques de l’opinion publique. En France, il est très inquiétant de s’aperçevoir que, souvent, « les rapporteurs » sur la délinquance, ont souvent des intérêts dans ses entreprises.

La perspective plus ou moins avouée de cette saturation sécuritaire est d’ouvrir la voie à une dictature plus ou moins dure, répressive et normative, celle-là même que le monde arabe refuse actuellement. Face aux mouvements sociaux, les réponses sont la sécurité et l’austérité, voir le mépris. Les difficultés pour faire émerger une opposition qui englobe plus que les réseaux anti-autoritaires montrent une fois de plus que le choix des organisations traditionnelles – celle autour de la Ligue des droits de l’homme, avec le collectif Non au pilori – de ne se positionner qu’en terme de lobby face aux parlementaires et de ne pas faire un travail de rue et d’opinion est un échec. Ce travail de critique radicale et d’opposition frontale, que les identitaires ont en partie récupérés, arrosant chaque jour les blogs des jeunes, les sites internets – notamment des grands journaux quotidiens – de messages et commentaires haineux favorisant ainsi le développement de leurs idées. Le même phénomène sécuritaire se retrouve dans nombre de lois au niveau européen. Le délogement violent des squatts sur tout le continent montre bien l’offensive contre les « hors normes », que ce soit en Suisse avec les centres autogérés, ou à Berlin, en Gréce, à Amsterdam... ou même l’apparition fin février de nouvelles preuves contre les militants de Tarnac. L’objectif non avoué publiquement est bien de casser toutes les bases de l’ultra-gauche et du mouvement libertaire en général, et d’empécher l’installation et la propagation d’une critique radicale du système par la gauche extraparlementaire.

La coordination et Les Luttes sociales.

Face à cette offensive du Capital, de l’Etat et de l’extrême-droite, il faut de toute urgence s’organiser, se coordonner au niveau européen, construire de nouveaux outils de luttes, repenser la dénonciation du sécuritaire en défendant les libertés. Il faut apprendre à se protéger des différents systèmes policiers (caméras, mouchards,...), et relancer des campagnes d’ampleur contre la propriété privé pour un droit au logement.

Si nous voulons nous battre contre ces lois, c’est pour ouvrir des luttes d’émancipation allant au delà de la simple abrogation. Avoir la liberté d’aller et venir, de vivre différemment doivent être possible contre cette seule logique qui nous impose un mode de vie unique. La liberté ne s’incarne pas dans la méfiance des uns envers les autres, ni dans la performance dans un travail capitaliste mais dans le sens de vivre ensemble, dans la solidarité et la continuité de la lutte des classes.

Hugues (AL Banlieue Nord-Ouest)

 
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