La Poste : La grève, facteur d’avenir




À Marseille, les postiers du second arrondissement ont mené une grève de plus de 130 jours, contre la précarisation de leur métier. Retour sur une détermination exemplaire... qui finit par payer !

Le 7 octobre 2010 commençait dans le 2e arrondissement de Marseille une grève des postiers. L’ensemble du personnel et des cadres décidaient de protester contre le non renouvellement d’un CDD pour le remplacer par un intérimaire. Leur principale revendication : « disposer des moyens nécessaires pour travailler en créant des emplois stables », selon le responsable de la section CGT du second arrondissement.

Des revendications larges

Au travers de ce mouvement de grève, ils souhaitent aussi montrer leur refus de la création d’un troisième statut, entrainant à terme la fin du salariat stable à la Poste (les centres de tri de Marseille comptent jusqu’à 60 % d’intérimaires). Cette grève, c’est également « le refus que le métier de facteur soit bradé au service du capital ».

En effet, peu à peu, le rôle social que jouaient les facteurs auprès des usagers est devenu monnayable pour la Poste, avec la mise en place de service à la personne tels que l’achat des médicaments pour les personnes âgées ou l’installation de la TNT. Tout cela au travers du projet « Facteur d’avenir », qui vise selon le site de la poste « à moderniser le métier de facteur et à le rendre encore plus proche des clients ».

Mais comment cela serait-il possible quand les services auparavant gracieux deviennent uniquement accessibles à ceux et celles qui peuvent payer ?

Comment le facteur peut-il correctement exercer quand avec de moins en moins de moyens il doit en faire plus ? Comment peut-il être plus proche de ceux qui sont désormais devenu des clients, quand la logique financière met de côté la logique de service public ? La grève à Marseille révèle un malaise croissant au sein de la Poste. Le responsable de la section CGT du 2e arrondissement évoque des méthodes managériales à la France Télécom, qui ont eu les mêmes conséquences, non médiatisées cette fois-ci.

Grévistes et soutiens contre direction

C’est seulement après 100 jours de grève totale et active que la direction a entamé le dialogue avec les postiers. La direction serait prête à remplacer les départs à la retraite par des CDI ou par des fonctionnaires et à ne pas recourir à l’intérim pour des remplacements sur de longues périodes.

Cependant au 127e jour de grève, celle-ci était loin d’être finie, la direction semblant toujours vouloir faire des siennes. Peu étonnant de la part d’une direction qui empêche les grévistes d’accéder aux locaux et qui viole le droit de grève en engageant, pour assurer la soi-disant continuité du service, 61 personnes dans un centre de tri parallèle.

Cette grève interpelle aussi par sa durée : plus de 130 jours. Entre autres, grâce à des dons de particuliers issus d’initiatives diverses. Certains ont mêmes créés un comité de soutien de sauvetage de la poste du 2e arrondissement. Le soutien apporté est exemplaire, mais semble être révélateur du syndrome pathologique de grève par procuration.

Samantha (AL Marseille)

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