Ier congrès de l’UCL (août 2021)

Contre le pass sanitaire, pour une vaccination générale et la socialisation de la santé




L’autoritarisme gouvernemental échouera à enrayer la pandémie. En imposant le pass sanitaire, il contraint au lieu de convaincre, ce qui est une politique à courte vue. Pour faire progresser la vaccination, il faut au contraire une incitation fondée sur des mesures sociales.

Les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet sur le pass sanitaire et les sanctions qui y sont liées ont provoqué de vives protestations de rue. En maints endroits, l’extrême droite et la mouvance conspirationniste et ouvertement antisémite y tenaient le haut du pavé, même si la population révoltée par le pass sanitaire ne s’y résumait pas. Les groupes UCL qui interviennent dans certaines manifestations le font avec un discours favorable à la vaccination, actuellement principal levier d’endiguement de la pandémie.

Il faut être clair : les mesures court-termistes privilégiant la répression et l’autoritarisme risquent de braquer dans une posture antivaccin irréductible une fraction de la population qui n’est que méfiante ou hésitante.

Pour être pertinente, une stratégie vaccinale doit être incitative et fondée sur la réalité sociale :

  • Contre le pass sanitaire, qui est une mesure discriminatoire qui donne des armes au patronat ;
  • Pour le renforcement de la campagne vaccinale, avec des moyens humains et matériels, notamment dans les territoires où la situation sanitaire a été aggravée par la tutelle coloniale française ;
  • Pour une incitation concrète à se faire vacciner : des jours de congé pour la vaccination des salariées, y compris pour celle de leur(s) enfant(s) ; une incitation monétaire équivalente pour les privées d’emploi, les sans-logis, etc. ; la possibilité de se faire vacciner et une garantie de non-arrestation pour les personnes sans papiers… Autant de mesures simples et d’un coût minime en comparaison des fonds publics engloutis dans l’aide aux entreprises…
  • Pour l’abrogation des brevets sur les vaccins anti-Covid, afin d’étendre la production et la vaccination dans le monde entier, seul espoir d’une sortie de crise ;
  • Pour la socialisation de l’industrie pharmaceutique. Il n’est pas tolérable que ce domaine stratégique obéisse à des logiques de recherche de profits ;
  • Pour un service public de la santé unifié, déployé sur l’ensemble des territoires, renforcé par la socialisation des cliniques privées, financé à la hauteur des enjeux avec une embauche, massive et urgente, de personnel.

Une quatrième vague est en cours. Si nous continuons ainsi, ce ne sera probablement pas la dernière. Du fait de la déstabilisation des écosystèmes et de la biodiversité, nous risquons des crises épidémiques de plus en plus violentes et fréquentes. S’il n’existe pas de solution miracle, il y a tout de même une certitude : nous devons sortir du capitalisme de toute urgence.

Motion d’actualité adoptée au consensus par les congressistes de l’UCL le 30 août 2021

 
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