Politique

Élections régionales : de l’abstention aux luttes sociales




On connaît le slogan « Élection, piège à cons », il semblerait que celui-ci soit de moins en moins d’actualité… et on peut s’en féliciter. Non pas que les élections à la sauce démocratie représentative soient devenues subitement vertueuses mais parce que l’abstention est devenu un phénomène viral, que le système se grippe et que le statu quo n’est plus une option. Le dégoût des politiciens traduit par cette abstention doit maintenant se transformer en colère et en luttes sociales.

Dimanche 22 juin à l’issue du premier tour des élections régionales et départementales un gros malaise a saisi les commentateurices politiques et les représentantes des partis de tous bords, de LFI au RN : deux tiers des électrices et électeurs ont boudé les urnes. La présidente du RN a même engueulé ses électeurs au soir du premier tour… Immédiatement la question de la légitimité a été posée. Élues avec de moins en moins de voix les représentants tendent à ne représenter de plus en plus qu’eux même, au sens propre comme au figuré.

Les commentateurices ont fait leur job… ils et elles ont commenté. Mais surtout toutes les voies pour ne rien changer sur le fond et sauvegarder le système ont été explorées. Et toutes les rustines ont été proposées pour faire voter le quidam : vote électronique, vote en semaine, vote obligatoire, introduction d’une dose de proportionnelle, prise en compte du vote blanc, etc. Toutes ces solutions ayant en commun de vouloir à tout prix ne rien changer et être sourdes aux aspirations populaires.

La fin du chantage au vote barrage ?

L’idée que les élections ne changent rien semble s’ancrer profondément – et on parle bien ici des élections et non pas du vote en lui-même qui est une modalité technique que les libertaires ne rejettent pas, nos textes sont débattus et font l’objet d’un vote. Même le chiffon rouge du RN ne mobilise plus les électrices et les électeurs, tant les « partis traditionnels », de LR au PCF ont repris les thèmes du RN. Sans doute leur façon à eux de faire du RN un parti comme les autres. Une première leçon de ces élections étant d’ailleurs que l’abstentionnisme n’est pas forcément à l’avantage de l’extrême droite, et donc fini le chantage au vote utile pour faire barrage à l’extrême droite. Si le RN n’est pas pour nous un parti comme les autres, la fascisation croissante de la société rend son accession au pouvoir inutile pour appliquer son programme tant les partis dits républicains le font

Passer à l’offensive par les luttes collectives

L’autoritarisme des démocraties bourgeoises et la répression des mouvements sociaux sont aujourd’hui les mêmes quelle que soit la couleur politique de l’exécutif. Les mobilisations sociales de ces dernières années ont été marquées par une répression que l’on n’avait pas connue depuis plusieurs décennies, preuve que ce sont les mobilisations de masse qui seules peuvent faire vaciller le système.

Une nouvelle fois notre classe à donc exprimé par son abstention son rejet et son dégoût des politiciens bourgeois. Mais il nous faut maintenant passer à l’offensive, par des luttes massives et radicales, car nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour défendre nos intérêts.

Plus que jamais les rapports de force se construisent hors des urnes et c’est dans la rue et les entreprises que nous irons porter le fer contre l’État et le Capital.

Union communiste libertaire, le 1er juillet 2021.

 
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