Communiqué UCL

La police en avant, en marche… et tous derrière !




Ce 19 mai était organisé une « marche citoyenne », devant l’Assemblée nationale, en soutien aux forces de l’ordre, à l’appel de leurs principaux syndicats représentatifs. Cette marche à laquelle se sont empressées de répondre présentes, à l’instar de Gérard Darmanin, le ministre de l’Intérieur, de nombreuses personnalités politiques, depuis Jordan Bardella (RN) jusqu’à Olivier Faure (PS), Yannick Jadot (EELV) et Fabien Roussel (PCF) tenait en fait à la fois du meeting politique et de la démonstration de force.

Derrière de slogan de « protéger ceux qui protègent la République », il fallait bien entendre « protéger ceux qui protègent l’État et le Capital ». C’est pour ça que les représentants des intérêts de la bourgeoisie étaient tous au garde à vous, face à cette mascarade de manifestation populaire, véritable manifestation populiste, autoritaire et liberticide. Face à un symbole de la démocratie représentative ce message était fort et clair. Une république policière, voilà ce que demandaient les manifestants et ce à quoi applaudissaient leurs soutiens.

Évidemment ces chantres de la République n’avaient rien à redire sur l’utilisation systématique des forces de l’ordre pour toujours plus réprimer, criminaliser, interdire les manifestations du camp social. Rien sur l’impunité quasi absolue des policiers et gendarmes qui insultent, humilient, frappent, mutilent ou tuent avec le soutien complice de leur hiérarchie. Rien sur le volant sécuritaire parfaitement assumé de Macron avec Darmanin à la manœuvre : loi sur le séparatisme, loi de sécurité globale et bientôt une énième loi anti-terroriste.

Ces manifestations ne sont pas nouvelles, mais elles tendent à se multiplier depuis 2016 où on avait vu défiler de nuit, des policiers armés dans les rues de Paris, de Bordeaux, du Mans ou de Marseille. Après les deux tribunes de militaires publiées dans Valeurs actuelles, c’est aujourd’hui un nouveau marqueur de la fascisation rampante de la société. Le message implicite est clair, les unités armées et entraînées sensées paraît-il nous protéger cherchent à nous imposer leur vision du monde : un monde où la contestation sociale sera interdite. Désormais on fait fi des faux-semblant, loin du slogan rassembleur « protéger et servir » maintenant c’est « imposer et punir ».

La police n’est pas et ne sera jamais la solution aux maux sociaux qui nous frappent. Tant que sévira un système qui se nourrit de la misère et l’exploitation nous ne serons jamais en paix, et l’escalade du sécuritaire n’y changera rien.

L’UCL soutient toutes les victimes des violences policières et continuera à se battre pour une société débarrassée de l’État, du Capital et de leur police.

Gérons nous même notre sécurité, pour une autodéfense populaire.

Union communiste libertaire, le 24 mai 2021

 
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