Communiqué UCL

Soutenons les postiers sans-papiers




Depuis le 15 novembre, plus de 70 travailleurs du centre de tri postal DPD (Groupe La Poste) du Coudray-Montceaux (91) sont en grève.

Pourquoi cette grève ? Pour obtenir les CERFA (formulaires signés par les patrons) nécessaires à leur régularisation. En effet, le Groupe La Poste via différentes filiales (DPD, Chronopost, Viapost, Geopost..) est un des premiers employeurs de sans-papiers en France !

Puisqu’il est illégal d’employer des sans-papiers, le groupe passe par une cascade de sous-traitance.

Derichebourg est aussi un des champions de l’emploi de sans-papiers en missions d’intérim dans le nettoyage, la gestion d’ordures, le bâtiment et donc le tri de colis postaux.

Ces travailleurs sont pour la plupart obligés d’utiliser des alias et travaillent en dehors de tout droit du travail ; journées de 12h après réception d’un simple texto, heures sup’ non payées, mise en concurrence jusqu’à l’épuisement, etc.

Une lutte partie pour durer et pour l’emporter

Ces travailleurs sont organisés en un collectif de sans-papiers (le CTSPV) et soutenus syndicalement par SUD Poste 91, Solidaires 91 et SUD PTT.

Le même collectif, déjà soutenu par Solidaires, avait mené une lutte de sept mois en 2019 au Chronopost d’Alfortville. Il avait alors obtenu la régularisation de 74 camarades dont 27 travaillaient à Chronopost. Fait extrêmement rares ils avaient obtenus les signatures de 47 soutiens.

La grève promet en effet d’être longue

Un piquet de grève vient de se réinstaller à Alfortville pour tenter de faire régulariser ceux qui ne l’avaient pas été en 2019, et ces deux luttes (Chronopost et DPD) se renforcent l’une l’autre. L’espoir d’une victoire est donc bien présent, d’autant qu’une lutte similaire vient d’être victorieuse contre la boîte d’intérim RSI avec l’obtention de 83 CERFA à Genevilliers.

Ils sont en grève depuis plus d’un mois et sont désormais près d’une centaine à occuper l’entrée de leur lieu de travail. Ils sont nuit et jour, sur un piquet de grève, qu’on pourrait presque appeler village de grève désormais. Trois barnums, une trentaine de tentes, un générateur électrique et des livraisons quotidiennes de nourriture, jerricans d’eau et d’essence, de bois etc.

L’Union Communiste Libertaire dénonce les conditions inhumaines dans lesquelles sont embauchés les travailleurs sans-papiers, elle dénonce la responsabilité de l’Etat et tout le système de sous-traitance et d’intérim qui rendent ces conditions possibles.

Elle apporte tout son soutien aux postiers sans-papiers de DPD et Chronopost. D’autres luttes syndicales doivent fleurir et s’articuler pour permettre de faire régulariser des travailleurs et des travailleuses en imposant un rapport de forces à l’Etat.

Elle demande la régularisation de toutes et tous les sans-papiers.

Union communiste libertaire, le 26 décembre 2021

 
☰ Accès rapide
Retour en haut